Page:Léo - Un divorce, 1866.pdf/499

Cette page a été validée par deux contributeurs.
487
UN DIVORCE

dans la solitude. Anna élève la fille de Claire. Étienne est heureux et sage. Malgré sa qualité de propriétaire campagnard, et en dépit de la coutume traditionnelle du canton de Vaud, il tient la promesse faite à sa femme de ne jamais inviter ses hôtes à boire à la cave. On les sert au salon, et, tandis qu’Étienne leur tient tête, la douce ménagère de Beausite est là, ou bien elle va et vient, adressant à son mari tantôt un sourire d’amour, tantôt une parole ou un regard. Et lui, il a hâte d’en finir, afin de se retrouver seul avec elle.

Il cultive son domaine, s’occupe des enfants et suit avec soin la marche des événements politiques. Il correspond avec d’anciens frères d’armes, Italiens, Polonais, Hongrois, et, tantôt absorbé dans ses joies domestiques, tantôt en des rêves généreux, il attend, ou le fils qu’Anna va lui donner, ou l’appel de la sainte cause en quelque lieu du monde.

Fontmort, octobre 1861.
FIN