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UN DIVORCE

— Je vais t’aider à faire les paquets, dit Mathilde, puis j’irai chercher une voiture. Viens dans ta chambre.

Louise s’y trouvait avec les enfants. En apprenant la détermination de sa maîtresse, elle fut transportée de joie et s’employa avec zèle et intelligence à faire les paquets.

— Eh ! que vous faites bien, madame ; vous étiez trop malheureuse, vous seriez morte à la peine ici, au lieu que nous serons si heureux là-bas ! Le petit aime tant la campagne. Et puisque c’est comme ça, je reste avec vous, je ne veux plus vous quitter.

Elle arrangeait tout comme pour le plus beau voyage, et disant tout bas à Mathilde, — Monsieur sera-t-il attrapé ce soir ! — elle ne pouvait s’empêcher de rire.

Quant au petit Fernand, qui voyait cette agitation sans en comprendre la cause, il courait dans la chambre, se roulait sur les paquets, agaçait sa bonne et sa mère, et riait aux éclats.

Claire allait, venait, touchant tour à tour à mille objets, regardant fixement la personne qui lui parlait, mais n’entendant pas ce qu’on lui disait et ne faisant que brouiller toutes choses. Louise, impatientée, la pria de s’asseoir, et lui mit sur les bras la petite Clara. Mais la pauvre femme ne pouvait rester tranquille d’esprit ni de corps, et, quoique exténuée de forces, elle se traînait d’un meuble à l’autre, attachant çà et là ses regards fixes.

— Et les berceaux ? dit-elle tout à coup.

— Il est impossible de les emporter, répondit Mathilde.

— Laisser les berceaux ! dit Claire, et elle se mit à pleurer.

On trouva cependant que celui de la petite fille pour-