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CHAPITRE XV


C’était donc depuis longtemps un bruit de ville que la liaison de M. Desfayes avec madame Fonjallaz. Il y avait cependant à ce sujet différents avis. Les uns, suivant la bannière de mademoiselle Charlet, faisaient de la belle cafetière un monstre d’hypocrisie, et lui attribuaient plusieurs amants.

Quand elle eut transporté son établissement de la place Saint-Laurent à la place Saint-François, la plus belle de la ville, dans deux pièces meublées avec luxe, et que, malgré son deuil, elle trouva moyen d’afficher une mise coquette et d’attirer les chalands plus que jamais, le parti de ses détracteurs se grossit encore de beaucoup d’envieux.

D’autres, se prétendant impartiaux, disaient que madame Fonjallaz pouvait bien être calomniée à cause de son esprit et de sa beauté ; qu’en tout cas elle gardait les apparences, et ne souffrait point qu’on lui manquât de respect ostensiblement ; que M. Desfayes semblait