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CHAPITRE XII


Madame Fonjallaz suivait de son pas vif et leste la petite rue qui, de la place Saint-Laurent, mène au Grand-Pont, et plus d’un passant, après avoir remarqué la fraiche et jolie figure épanouie sous le cordon de fleurs de son chapeau, se retournait pour admirer la taille cambrée que dessinait son châle blanc, serré sur les hanches et flottant sur les épaules. Cette jolie taille, cependant, s’était un peu raccourcie, et prenait au-dessous de la ceinture une ampleur très-remarquable, que du reste madame Fonjallaz portait à ravir et avec la plus grande aisance.

Elle saluait ses connaissances d’un petit sourire protecteur, et regardait de haut en bas les étrangers. N’eût été sa démarche pimpante et son air de bonne humeur, on l’eût prise pour une grande dame.

Sur le Grand-Pont, elle rencontra Monadier, qui, marchant vite, ne la voyait pas, et elle l’arrêta d’un pst ! énergique, au bruit duquel cinq ou six personnes tournèrent la tête. Après qu’ils eurent échangé une poignée de main, madame Fonjallaz s’écria :