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qui vous blessent de sourires, plus mortels pour vous que des épées !

Ils n’ont pu empêcher la France d’abattre la monarchie ; mais ils nous la ramènent sans cesse ! La monarchie civile chassée — serait-ce jusqu’à dix ou vingt fois — ce ne sera rien, tant que vivra la monarchie religieuse ! Ce siècle l’a démontré : Trois rois et deux empereurs, sans parler d’une république, dont la durée ne fut que celle d’un printemps ; et la République actuelle, toute aristocratique, celle qui acheva le massacre du peuple de Paris, commencé sous la précédente ! Paris, maintenant, s’est peuplé de paysans avides de gain ; ce qui garantit la tranquillité présente. Cependant, ils sont à bonne école ! Espérons !…

Les Jésuites haïssent les républiques, toujours en danger d’innovation ; et bien qu’ils aient prêté aux gouvernants leurs duplicités, leurs fausses promesses, l’art de paraître vouloir agir quand on ne produit que des libertés à chausses-trapes, ou des atermoiements indéfinis, cependant, c’est un roi qu’ils veulent, et qu’ils s’efforcent constamment d’instaurer. La monarchie est leur agent de prédilection. C’est le couronnement de la Sainte hiérarchie ! C’est l’image du pouvoir divin ; c’est toute la vie d’un homme qu’ils ont en gage ; et il est plus facile de tirer les fils des passions, ou de la veulerie, d’un seul, que ceux d’un groupe, ou d’une assemblée. C’est enfin le retour décidé à ce qu’ils regardent comme l’état normal : l’esclavage et l’ignorance du peuple.