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reilles. Rien de très grave sans doute au milieu de ce grand élan ? Mais toute innovation, fût-elle dix fois sainte, doit être parfaite, ou condamnée, en face des débordements publics d’un monde vicieux ! Ces gens agissaient de leur propre impulsion, en vue d’une vie supérieure, et peu attentifs aux formalités, se contentaient de leur propre juridiction ! C’était scandaleux ! Et des hommes, nés prêtres, se hâtèrent d’y mettre ordre.

On sait quel chaos d’ambitions démesurées agitait alors le monde romain. Rien de plus naturel que des gens hardis et ambitieux entreprissent la fondation d’une religion nouvelle, quand la religion païenne n’était plus apte à dominer le courant établi. Un de ces hommes du moins nous est donné par l’histoire : Saul, persécuteur des chrétiens, devenu l’apôtre Paul. Il n’entendit sur le chemin de Damas d’autre voix que celle de sa propre réflexion : le paganisme était usé, et désormais sans vigueur. Une croyance nouvelle, plus élevée et plus sévère, pouvait seule satisfaire les âmes ardentes, et relever les âmes déchues. C’était un homme sec et roide, net et violent, un jacobin d’avant les clubs. Il se retourna de suite, et refit, cimenta à sa manière l’idée qu’il venait de combattre.

Sous l’empire de César-Auguste, un prophète juif nommé Jésus, avait prêché dans la Judée contre les abus des Pharisiens et des princes des prêtres. Il guérissait les malades qui avaient foi en lui ; et même, assurait-on, ressuscitait les morts !