Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

tion des principes de la tactique révolutionnaire dans son ensemble, la question mesquine de l’erreur qu’auraient pu commettre les révolutionnaires bolchéviks, mais qu’ils n’ont pas commise, Kautsky a honteusement opéré son reniement de la tactique révolutionnaire en général.

Renégat politique, il ne sait même pas en théorie poser la question des prémisses objectives de la tactique révolutionnaire.

En second lieu, tout marxiste est tenu de compter sur la révolution européenne, du moment qu’on se trouve en présence d’une situation révolutionnaire. C’est l’a b c du marxisme que la tactique du prolétariat socialiste ne peut être la même, quand il se trouve en présence d’une situation révolutionnaire, quand il n’y en a pas l’ombre.

Si Kautsky avait seulement posé cette question, obligatoire pour tout marxiste, il aurait vu que la réponse était nécessairement contre lui. Bien avant la guerre, tous les marxistes, tous les socialistes étaient d’accord que la guerre européenne créerait une situation révolutionnaire. Kautsky lui-même le reconnaissait nettement et sans hésiter, avant de devenir renégat, en 1902 (La Révolution Sociale), et en 1909 (Le Chemin du Pouvoir). Le manifeste de Bâle le reconnaissait au nom de toute la IIe Internationale ; on comprend que les social-chauvins et les kautskystes (les « centristes », ces gens qui oscillent entre les révolutionnaires et les opportunistes), de tous les pays craignent comme le feu les déclarations du manifeste de Bâle à ce sujet.

Par conséquent, l’attente d’une situation révolutionnaire en Europe n’était pas une fantaisie des bolchéviks, mais l’opinion commune de tous les