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Nous avons exprès produit cette longue citation, pour montrer au lecteur avec quelle « adresse » Kautsky dénature le marxisme, en le mélangeant d’idées bourgeoises banales et réactionnaires.

Tout d’abord, attribuer à son adversaire une franche bêtise pour ensuite la réfuter, c’est un procédé de gens pas très malins. Ç’eût été une sottise indéniable de la part des bolchéviks de fonder leur tactique sur l’attente de la révolution dans les autres pays « à date fixe ». Mais il est faux que le parti bolchéviste ait commis cette sottise : dans ma lettre aux ouvriers américains (20. VIII. 1918), je mets en garde contre cette erreur en disant que nous escomptons la révolution américaine, mais non pas à une date fixe. Dans ma campagne contre les s.-r. de gauche et les « communistes de gauche », (janvier-mars 1918), j’ai à plusieurs reprises développé la même idée. Kautsky a commis un petit, un tout petit escamotage sur lequel il a fondé toute sa critique du bolchévisme. Il a mêlé ensemble la tactique qui comptait sur la révolution européenne à une date plus ou moins rapprochée, mais en tout cas pas à date fixe, et la tactique qui comptait sur la révolution européenne à date fixe. Ce n’est qu’une toute petite supercherie, un faux sans importance !

La seconde tactique est une sottise. La première est obligatoire pour tout marxiste, pour tout prolétaire révolutionnaire, pour tout internationaliste ; obligatoire, car elle seule tient exactement compte, comme l’enseigne le marxisme, de la situation objective résultant de la guerre dans tous les pays d’Europe, elle seule répond à la mission internationale du prolétariat.

En substituant malhonnêtement, à la grosse ques-