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avons rompu immédiatement avec cette majorité), ensuite, et c’est le principal, Kautsky passe du camp du prolétariat dans celui de la petite bourgeoisie, du principe révolutionnaire au principe réformiste.

Le prolétariat lutte pour renverser par la révolution la bourgeoisie impérialiste, la petite bourgeoisie lutte pour le perfectionnement de l’impérialisme par la voie des réformes, elle veut s’accommoder à lui, elle se subordonne à lui. Quand Kautsky était encore marxiste, en 1909 par exemple, quand il écrivait « La voie vers le pouvoir », il défendait justement cette idée que la révolution était inévitablement liée à la guerre, il disait arrivée l’ère des révolutions.

Le Manifeste de Bâle en 1912 parle très clairement de la révolution prolétarienne, conséquence nécessaire de cette même guerre impérialiste entre les groupements allemands et anglais qui éclata en 1914. Eh bien ! quand les révolutions, conséquences de la guerre, ont commencé en 1918, au lieu d’expliquer leur caractère fatal, au lieu d’élaborer et de prècher jusqu’au bout la tactique révolutionnaire, les voies et moyens préparant la révolution, Kautsky décore du nom d’internationaliste la tactique réformiste des menchéviks. N’est-ce point une apostasie ?

Kautsky fait un mérite aux menchéviks d’avoir voulu garder intacte l’organisation militaire de l’armée. Il blâme les bolchéviks d’avoir augmenté la désorganisation de l’armée, « déjà grande sans cela ». En cela il vante le réformisme, il se subordonne à la bourgeoisie impérialiste, il blâme la révolution, il la renie. En effet, même sous Kérensky, conserver à l’armée sa puissance combattive, c’était garder le commandement bourgeois, si républicain qu’il fût. Ce n’est un secret pour personne, et le cours des événe-