Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

tral des Soviets de Russie a décrété l’exclusion des Soviets des représentants du parti s.-r. et des menchéviks. « Cette mesure, écrit Judas Kautsky tout brûlant d’une noble indignation, est dirigée non pas contre des personnes déterminées coupables d’avoir commis certains actes punissables. La constitution de la République Soviétiste ne dit pas un mot de l’inviolabilité des députés membres des Soviets. Ce ne sont pas certaines personnes, mais bien certains partis qui sont exclus des soviets » (p. 37).

En effet, c’est un crime abominable, c’est un attentat intolérable à la démocratie pure, suivant les règles de laquelle notre révolutionnaire Judas Kautsky voudrait faire la révolution. Les bolchéviks russes auraient dû commencer par garantir l’inviolabilité aux Savinkov et Cie, aux Liber, Dan, Potressov (les activistes) et Cie, puis rédiger un code pénal déclarant « passibles de punition » la participation à la campagne contre-révolutionnaire des Tchéco-Slovaques ou l’alliance en Ukraine et en Géorgie avec les impérialistes allemands contre les travailleurs de son pays, et alors seulement, en vertu de ce code pénal, nous aurions été en droit, selon la « démocratie pure », d’exclure des soviets « certaines personnes ». Il va sans dire que les Tchéco-Slovaques, qui recevaient leurs subsides des capitalistes anglo-français par l’entremise des Savinkov, des Potressov et des Liber et Dan, ou grâce à leur propagande, de même que les Krasnov, ravitaillés en projectiles allemands par les soins des menchéviks d’Ukraine et de Tiflis, auraient attendu sagement jusqu’à ce que nous ayons rédigé dans toutes les règles de l’art notre code criminel, et se seraient contentés, en démocrates purs, d’un rôle d’ « opposition »…