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saire. Au lieu d’écrire des phrases vraiment sottes (il y en a beaucoup chez Kautsky), comme de prétendre que les bolchéviks ne souffrent pas la critique, Kautsky ferait mieux d’entreprendre cette critique. Mais justement il n’y a pas de critique chez lui. Il ne pose même pas la question de l’analyse des Soviets, d’une part, et de la Constituante d’autre part, au point de vue classes. Aussi n’y a-t-il pas moyen de discuter avec Kautsky ; il ne reste qu’à montrer au lecteur pourquoi on ne peut traiter Kautsky autrement que de renégat.

Le conflit entre les Soviets et l’Assemblée Constituante a son histoire, que n’aurait pu laisser de côté même un historien n’admettant pas la lutte des classes. Cette histoire, Kautsky n’a point daigné l’effleurer. Il a caché aux lecteurs allemands ce fait connu de tous, que seuls continuent à cacher maintenant les menchéviks endurcis, que même sous la domination menchéviste, c’est-à-dire de la fin de février à novembre 1917, les Soviets ont été en conflit avec les institutions « d’État » (c’est-à-dire bourgeoises). Au fond, Kautsky tient pour la conciliation, l’accord, la collaboration du prolétariat et de la bourgeoisie ; Kautsky a beau s’en défendre, c’est un fait que confirme toute sa brochure. Il ne fallait pas disperser la Constituante, cela veut dire : il ne fallait pas mener jusqu’au bout la lutte contre la bourgeoisie, il ne fallait pas la renverser, il fallait que le prolétariat s’entende avec la bourgeoisie.

Pourquoi donc Kautsky ne dit-il pas que, de février à novembre 1917, les menchéviks se sont occupés de cette peu honorable besogne et ne sont arrivés à rien ? S’il y avait possibilité de concilier la bourgeoisie avec le prolétariat, pourquoi donc sous les menché-