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les parlements bourgeois sont les organes de telle ou telle classe. Mais, dans son honteux reniement de la révolution, Kautsky avait besoin d’oublier le marxisme, aussi ne pose-t-il pas la question de savoir de quelle classe la Constituante en Russie était l’organe. Il n’analyse pas les circonstances concrètes, il ne veut pas considérer les faits, il ne dit pas un seul mot qui puisse donner l’idée à ses lecteurs allemands que mes thèses présentent non seulement une étude théorique de l’insuffisance de la démocratie bourgeoise (thèses 1-3), non seulement l’examen des conditions concrètes par suite desquelles les listes de partis établies au milieu de novembre 1917 se sont trouvées ne plus correspondre à la réalité de décembre 1917 (thèses 4-6), mais encore l’histoire de la lutte de classes et de la guerre civile en novembre-décembre 1917 (thèses 7-15). De cette histoire concrète nous avons tiré la conclusion (thèse 14) que la devise : « tout le pouvoir à l’Assemblée Constituante » était devenue en fait la devise des cadets, des Kalédinistes et de leurs complices.

L’historien Kautsky ne remarque pas cela. L’historien Kautsky n’a jamais entendu dire que le suffrage universel donne des parlements parfois petits-bourgeois, parfois réactionnaires et contre-révolutionnaires. Kautsky, historien marxiste, n’a jamais entendu dire que la forme électorale, la forme démocratique, sont une chose, et le contenu de l’institution au point de vue classes une autre chose. Cette question du contenu de l’Assemblée Constituante au point de vue classes est nettement posée et résolue dans mes thèses. Il se peut que ma solution ne soit pas juste. Rien ne serait pour nous plus désirable qu’une critique marxiste de notre analyse, venant d’un adver-