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tions de Martov et autres menchéviks, c’est ce qui arrivera inévitablement en Allemagne aussi et dans les autres pays, pour peu que les Soviets se développent, s’unissent et se fortifient. Dire aux Soviets : « Luttez mais gardez-vous de prendre en mains tout le pouvoir d’État, gardez-vous de devenir des organisations d’État », cela revient à prêcher la collaboration des classes et la « paix sociale » entre le prolétariat et la bourgeoisie. Il est ridicule même de penser qu’une semblable position dans une lutte acharnée puisse aboutir à autre chose qu’à une faillite honteuse. C’est le sort éternel de Kautsky d’être assis toujours entre deux chaises, Il fait semblant de n’avoir rien de commun avec les opportunistes en théorie, mais en fait et en pratique, dans toutes les questions essentielles, c’est-à-dire en tout ce qui concerne la révolution, il est d’accord avec eux.


L’Assemblée Constituante et la République
Soviétique


La question de l’Assemblée Constituante et de sa dispersion par les bolchéviks, voilà le clou de toute la brochure de Kautsky. Il y revient constamment. Tout l’ouvrage du théoricien de la IIe Internationale est rempli d’allusions à ce que les bolchéviks « ont anéanti la démocratie » (voir plus haut la citation de Kautsky). La question est en effet intéressante et importante, parce que le problème des rapports entre la démocratie bourgeoise et la démocratie prolétarienne s’est posé devant la révolution de façon pratique,