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rité reste la minorité. Une livre de viande c’est une livre de viande, et bonsoir !

C’est bien ainsi que raisonne Kautsky.

2) « Pour quels motifs la domination du prolétariat devrait-elle absolument revêtir une forme incompatible avec la démocratie ? » (p. 21).

Puis il explique, très longuement et très minutieusement, à grand renfort de citations de Marx et de statistiques électorales de la Commune de Paris, que le prolétariat a pour lui la majorité. Conclusion : « Un régime aussi solidement enraciné dans les masses n’a aucune raison d’attenter à la démocratie. Il ne pourra pas toujours se passer de la force, s’il est des cas où la force est mise en œuvre pour abattre la démocratie. On ne peut répondre à la force que par Ia force. Mais un régime qui sait que les masses sont pour lui n’emploiera la force que pour défendre la démocratie, et non pour l’anéantir. Il commettrait un véritable suicide, s’il voulait évincer son fondement le plus sûr, le suffrage universel, source de toute autorité morale » (p. 22).

Vous le voyez : le rapport des exploités aux exploiteurs a disparu de l’argumentation de Kautsky. Il ne reste que la majorité, la minorité, la démocratie en général, cette fameuse « démocratie pure ».

Et tout cela, remarquez-le bien, à propos de la Commune de Paris ! Citons donc pour plus d’évidence les jugements de Marx et d’Engels sur la dictature à propos de la Commune :

Marx : « Si les travailleurs installent leur dictature révolutionnaire à la place de la dictature bourgeoise…, afin de briser la résistance de la bourgeoisie…, les travailleurs donnent à l’État une forme révolutionnaire et transitoire… ».