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vailleurs, prend des airs graves pour nous parler de Weitling et des Jésuites du Paraguay ou autres balivernes, afin de passer sous silence la nature bourgeoise de la démocratie contemporaine, c’est-à-dire de la démocratie capitaliste.

Du marxisme, Kautsky prend ce qui est admissible pour les libéraux, pour la bourgeoisie (critique du moyen âge, rôle historique utile du capitalisme en général, et de la démocratie capitaliste en particulier) ef jette par dessus bord, passe sous silence ou laisse dans l’ombre ce qui, dans le marxisme, est inadmissible pour la bourgeoisie, (violence révolutionnaire du prolétariat contre la bourgeoisie jusqu’à l’anéantissement final de cette dernière). Voilà pourquoi, par la position qu’il occupe en fait et quelles que puissent être ses convictions subjectives, Kautsky est inévitablement un laquais de la bourgeoisie.

La démocratie bourgeoise, tout en constituant dans l’histoire un progrès immense sur le moyen âge, reste toujours, et ne peut pas ne pas rester sous le régime capitaliste, un régime étroit, étriqué, menteur, hypocrite, un paradis pour les riches, un piège et un leurre pour les exploités et les pauvres. Voilà la vérité qui fait le fond de la doctrine marxiste et que le « marxiste » Kautsky n’a pas comprise. Dans cette question fondamentale, Kautsky dépose mille amabilités aux pieds de la bourgeoisie, au lieu d’analyser scientifiquement les conditions qui font de toute démocratie bourgeoise une démocratie pour les riches.

Commençons par rappeler au savantissime Monsieur Kautsky les déclarations théoriques de Marx et d’Engels, que notre érudit a « oubliées » à sa honte pour le plus grand profit de la bourgeoisie ; ensuite nous tirerons la question au clair de façon plus terre