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D’autre part, si le prolétariat bolchéviste n’avait pas su attendre la scission des classes dans les campagnes, s’il n’avait pas su la préparer, ni l’opérer, et s’il avait essayé tout de suite, dès octobre-novembre 1917, de « décréter » la guerre civile ou l’ « institution du socialisme » dans les campagnes, s’il avait essayé de se passer de l’alliance temporaire avec la classe paysanne en général, sans faire certaines concessions au paysan moyen, etc… alors ç’eût été une façon à la Blanqui de dénaturer le marxisme, ç’eût été une absurdité théorique, et ne pas comprendre que la révolution paysanne sans plus est encore une révolution bourgeoise, et que, sans une série d’étapes et de transitions, on ne saurait dans un pays arriéré en faire une révolution socialiste.

Dans la question théorique et politique la plus grave, Kautsky a tout confondu et, en pratique, il s’est montré simple laquais de la bourgeoisie, criant pour lui complaire contre la dictature du prolétariat.

Kautsky a embrouillé peut-être davantage encore une autre question des plus intéressantes et des plus graves, à savoir si a été bien posé en principe et, ensuite, si a été convenablement appliqué le programme législatif de la République Soviétiste dans la question agraire, cet article le plus difficile et en même temps le plus important de la réforme socialiste. Nous serions infiniment reconnaissant à tout marxiste d’Occident qui, après avoir pris connaissance au moins des principaux documents, ferait la critique de notre politique ; car il nous rendrait par là un immense service, à nous et à la révolution en marche dans le monde entier. Mais, au lieu de critique, Kautsky nous donne, en ce qui concerne la théorie, un invraisemblable imbroglio, qui transforme le marxisme en libé-