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Une année après la révolution prolétarienne dans les capitales, s’est opérée sous son influence et avec sa coopération la révolution prolétarienne dans les campagnes les plus reculées ; le pouvoir soviétiste et le bolchévisme en sont sortis définitivement affermis, et il est définitivement démontré que, dans le pays, il n’y a pas de puissance capable de les ébranler.

Après avoir achevé la révolution démocratique-bourgeoise de pair avec la classe paysanne en général, le prolétariat de Russie a procédé résolument à la révolution socialiste, quand il a réussi à faire la différenciation dans les campagnes, à attirer de son côté les prolétaires et demi-prolétaires ruraux et à les grouper contre les accapareurs et la bourgeoisie, y compris la bourgeoisie paysanne.

Si le prolétariat bolchéviste des capitales et des grands centres industriels n’avait pas su grouper autour de lui les pauvres des villages contre les paysans riches, alors nous aurions eu la preuve que la Russie n’est pas « mûre » pour la révolution socialiste ; alors la classe paysanne serait restée « intacte », c’est-à-dire sous la domination économique, politique et morale des accapareurs, des parvenus, de la bourgeoisie ; alors la révolution ne serait pas sortie des bornes de la révolution démocratique-bourgeoise. Mais, soit dit entre parenthèses, cela ne prouverait pas encore que le prolétariat ne devait point prendre le pouvoir. Il n’y a que le prolétariat qui puisse mener à bonne fin la révolution démocratique bourgeoise, il n’y a que le prolétariat qui puisse sérieusement continuer à hâter la révolution prolétarienne universelle, il n’y avait que le prolétariat qui fût capable de créer l’État soviétiste, la deuxième étape après la Commune, dans l’acheminement vers l’État socialiste.