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les capitales, parmi les plus développés. Ces ouvriers propagent le socialisme dans les campagnes, attirent à eux la couche pauvre, l’organisent, l’instruisent, l’aident à réprimer la résistance de la bourgeoisie.

Tous ceux qui sont au courant de la situation et qui ont séjourné au village disent que maintenant seulement, dans l’été et l’automne de 1918, nos campagnes éprouvent la révolution de novembre, c’est-à-dire prolétarienne. La crise se déclare. La vague des insurrections d’accapareurs fait place à l’élan des paysans pauvres, à l’accroissement des « comités de miséreux ». Dans l’armée croît le nombre des commissaires, des chefs, des commandants de divisions et d’armées sortis des ouvriers. Tandis que Kautsky, effrayé par la crise de juillet (1918) et les lamentations de la bourgeoisie, se fait tout petit devant celle-ci, et écrit toute une brochure pénétrée de l’idée que les bolchéviks sont à la veille d’être renversés par les paysans, tandis qu’il voit, dans la défection des s.-r. de gauche, un « rétrécissement » (p. 37) du cercle de ceux qui soutiennent les bolchéviks, en ce moment, le cercle actif des partisans du bolchévisme s’élargit immensément, car des dizaines et des dizaines de millions de paysans pauvres s’éveillent à la vie politique personnelle, après s’être affranchis de la tutelle et de l’influence des accapareurs et de la bourgeoisie rurale.

Nous avons perdu des centaines de s.-r. de gauche, ces intellectuels sans caractère, ou ces paysans accapareurs ; nous avons acquis des millions de représentants des classes pauvres[1].

  1. Au 6e Congrès des Soviets (7-9. XI, 1918), il y avait avec voix délibérative 967 délégués, dont 950 bolchéviks, Avec voix consultative, 851, dont 335 bolchéviks. Au total 97 % de bolchéviks.