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un gâchis et une confusion d’idées de la pire espèce. Au lieu de marxisme, ce sont des bribes de doctrines libérales et des démonstrations de servilité devant la bourgeoisie et devant les exploiteurs ruraux.

La question ainsi embrouillée par Kautsky a été éclaircie à fond par les bolchéviks dès 1905. Oui, notre révolution est bourgeoise, tant que nous marchons d’accord avec la classe paysanne dans son ensemble. Cela, nous l’avons compris — car c’est clair comme le jour — nous l’avons répété des centaines et des milliers de fois depuis 1905, jamais nous n’avons essayé ni de sauter cette étape nécessaire du processus historique, ni de l’abolir par décret. En s’évertuant à nous « confondre » sur ce point, Kautsky ne montre que la confusion de son esprit et la crainte qu’il a de se rappeler ce qu’il écrivait en 1905, avant d’être renégat.

Dès le mois d’avril 1917, bien avant la révolution de novembre et notre prise du pouvoir, nous disions ouvertement et nous expliquions au peuple : la révolution ne pourra pas s’en tenir là, le pays a progressé, le capitalisme a marché de l’avant, Ia ruine a pris des proportions inouïes qui exigeront, qu’on le veuille ou non, un progrès ultérieur, jusqu’au socialisme. Car il n’y a pas d’autre moyen de progresser, de sauver le pays tourmenté par la guerre, de soulager les souffrances des travailleurs et des exploités : il n’y a pas d’autre moyen.

Les événements ont pris exactement la tournure que nous avons prédite. Le cours de la révolution a confirmé la justesse de nos réflexions. D’abord avec toute la classe paysanne contre la monarchie, contre les grands propriétaires fonciers, contre la féodalité (et en cela la révolution reste bourgeoise, démocra-