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sont intéressés à ce que le prix du blé soit élevé et le salaire des ouvriers des villes maintenu bas, etc. etc… L’exposition d’idées aussi originales suscite, disons-le en passant, d’autant plus d’ennui que l’auteur accorde moins d’attention aux phénomènes vraiment nouveaux résultant de la guerre, à savoir, par exemple, que les paysans exigent en échange du blé non pas de l’argent, mais des marchandises, que les paysans manquent d’instruments qu’il est impossible de se procurer à n’importe quel prix. Nous reviendrons plus loin sur cette question.

Ainsi donc, Kautsky accuse le parti du prolétariat, les bolchéviks, d’avoir remis la dictature, remis la tâche de réaliser le socialisme, entre les mains de la classe paysanne petite-bourgeoise. À merveille, Monsieur Kautsky ! Mais d’après votre avis hautement éclairé, quelle devrait donc être l’attitude du parti prolétarien à l’égard de la petite bourgeoisie paysanne ?

Là-dessus, notre théoricien a préféré se taire, en mémoire sans doute du proverbe : « La parole est d’argent, mais le silence est d’or ». Mais il s’est trahi par la réflexion suivante :

« Dans les débuts de la République Soviétiste, les Soviets Paysans étaient des organisations de la classe paysanne dans son ensemble. Maintenant cette République proclame que les Soviets sont des organisations des prolétaires et des paysans pauvres. Les paysans aisés perdent le droit d’élection aux Soviets. Le paysan pauvre est reconnu ici comme un produit permanent et universel de la réforme agraire socialiste sous la « dictature du prolétariat » (p. 48).

Quelle ironie meurtrière ! Vous pouvez l’entendre dire en Russie par le premier bourgeois venu ; les bourgeois se réjouissent de voir que la République