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bourgeoise de 1789-1793 en France avec la révolution bourgeoise en Allemagne de 1848 !

Avant de passer à « l’argument » principal et au contenu principal de « l’analyse économique » de Kautsky, remarquons la curieuse confusion de pensées ou la légèreté de l’auteur que dénotent déjà les premières phrases :

« Le fondement économique de la Russie, vaticine notre « théoricien », c’est jusqu’à présent l’agriculture, et qui plus est, la petite production paysanne. Elle fait vivre environ les quatre cinquièmes, sinon les cinq sixièmes de la population » (p. 45). Tout d’abord, cher théoricien, avez-vous songé au nombre d’exploiteurs qui peuvent se trouver parmi cette masse de petits producteurs ? Certainement, pas plus d’un dixième, et encore moins dans les villes, où la grosse production est plus développée. Prenez même un chiffre invraisemblable et supposez qu’un cinquième des petits producteurs soient des exploiteurs perdant le droit de vote. Même alors vous verrez que les 66 % de bolchéviks au cinquième Congrès des Soviets représentaient la majorité de la population. À cela il faut encore ajouter qu’une proportion imposante des s.-r. de gauche a toujours été pour le pouvoir des Soviets. En principe tous les s.-r. de gauche étaient pour le pouvoir des Soviets. Et lorsqu’une partie d’entre eux se fut risquée dans l’émeute de juillet 1918, deux nouveaux partis se détachèrent de l’ancien parti : celui des « Communistes populistes » et celui des « Communistes révolutionnaires », (parmi les s.-r. en vue, déjà portés par l’ancien parti aux postes les plus importants dans l’État, on peut citer dans le premier groupe Sachs, et dans le deuxième Kalégaiev). Conclusion : Kautsky