des étoiles ; il se jeta dans les bras du prince qui, le trouvant si joli, oublia tout et l’embrassa. À ce moment, sa mémoire s’obscurcit, et il oublia complètement la pauvre princesse, fille de Kostieï.
Cependant la princesse métamorphosée en pierre blanche l’attendit trois jours entiers sur la route ; et à la fin du troisième, le prince n’étant pas revenu, elle poussa d’affreux gémissements, se changea en bluet et alla se cacher dans un champ qui bordait la route. « Je resterai là, dit-elle ; peut-être quelque passant voudra-t-il bien m’arracher ou me fouler aux pieds. ». En disant ces paroles, elle versait des larmes qui perlaient comme des gouttes de rosée sur ses pétales bleus. Un vieillard vint à passer, il vit la délicieuse fleur, fut charmé de sa beauté ; il l’arracha avec soin, la transporta avec lui, la mit dans un pot, l’arrosa et la soigna de son mieux ! Mais, ô merveille ! à dater du jour où le bluet entre dans la maison, elle devient le théâtre de miracles continus. Au moment où le vieillard se réveille, il trouva son ménage déjà fait ; pas un grain de poussière n’est resté dans les chambres. Quand il rentre à midi, il trouve la nappe mise et le repas pré-