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Ceci revient donc à priver les Musulmans de la liberté de conscience qu’on leur avait toujours accordée jusqu’à présent. Ce fait a causé un mécontentement tel que des milliers de familles tartares de la Crimée se sont exilées en Turquie, craignant de voir là les préliminaires d’une période d’intolérance.

On s’est montré tout aussi intolérant en abolissant leur droit jusque là incontesté, à l’élection de leurs muftis. Désormais c’est le gouvernement russe qui se charge de la nomination des muftis, élevés dans les gymnases russes qui ne connaissent qu’imparfaitement leur religion, ignorant complètement l’arabe. C’est par des exemples d’une intransigeance aussi mesquine qu’on irrite les peuples et que le gouvernement perd le prestige acquis par plusieurs siècles de tolérance.


Le mariage tartare dans les familles de la petite bourgeoisie.


Il existe des femmes qui s’occupent spécialement d’arranger des mariages ; ce sont des marieuses de profession qui s’appellent en tartare « Djaoudjy » (du mot arabe Djevlan qui veut dire couler, aller de part et d’autre).

Quand une marieuse sait qu’il y a un jeune homme mariable, elle cherche une fiancée pour lui, et quand elle s’est arrêtée sur une famille quelconque, elle en parle aux parents du jeune homme qui la chargent de faire leur proposition aux parents de la jeune fille, si elle leur convient. L’affaire est donc conclue entre les