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des successions et du partage des biens (partie si complexe qu’elle constitue une branche spéciale de la législation). Ils n’ont pas le droit de se marier avant l’âge de vingt-quatre ans.

Après avoir terminé leurs études ils deviennent professeurs dans ces mêmes « médressés » sans émoluments, et font ce service pendant quatre ou cinq ans.

Après cela, ils vont subir leurs examens auprès du « Mufti ». Puis ils deviennent des « Imâms », par le choix de la commune de la ville ou du village qu’ils habitent. Il y a trois « Mufti » en Russie : à Oufà, à Tiflis et à Simféropol. Le mot « mufti » en arabe est le nom d’agent du substantif « fétva », qui veut dire « décision juridique rendue par la simple formule de l’affirmation ou de la négation ». En Turquie, c’est le Cheikh-ul-Islàm qui remplit cette fonction, mais en Russie le mufti serait le grade le plus élevé du clergé, si le clergé existait dans l’Islam et équivaudrait au titre chrétien d’archevêque.

Un Imam du village reçoit dix pour cent du revenu de quelques propriétaires aisés ; et en ville chaque négociant lui donne quelque chose selon ses moyens. Cela s’appelle « zékâte » ; en arabe est regardé comme obligatoire.

Ces grands « médressés » où les maîtres et les élèves peuvent habiter ne se trouvent que dans les villes suivantes : cinq à Orenbourg, deux à Oufà ; deux au Bourg de Seïd ou Kargoly en tartare (dans la province d’Orenbourg) ; plusieurs en Crimée et au Caucase ; trois à Kazan. En dehors de cela, il existe de petites écoles nommées « Mekteb » dans chaque village tartare, mais personne n’y habite.