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éducation, de préceptes, des calendriers surtout, agrémentés d’histoires, de proverbes, de conseils, de petites biographies à chaque page. Il y a des écoles de femmes, dépendant non pas du gouvernement, mais privées, chez certains mollahs, où un petit nombre de jeunes filles va étudier ; le programme de leurs études est le même que celui des garçons. C’est la mère qui se charge de leur éducation. Les femmes de quelques mollahs donnent des leçons aux commençants.

Les mollahs ne reçoivent pas de gages fixes, mais les parents de leurs élèves leur donnent de l’argent deux fois par an, aux fêtes de Courban Baïram et du Cheker-Baïram ; ceci n’est pas obligatoire ; car d’autres donnent de l’argent quand ils veulent et autant qu’ils peuvent, mais c’est un usage qui s’est établi peu à peu.

L’homme qui monte au minaret pour appeler les fidèles à la prière, le « Muézzine » est élu parmi les hommes les plus respectables, par les habitants de son quartier. Les Tartares sont très pieux et même fanatiques. Il y a quelques derviches « Nakchbendy » à Kazan, mais ils n’ont pas de couvent. Les femmes font leurs prières à la maison, parce que les mosquées sont trop peu nombreuses et pas assez vastes pour les contenir.

On voit très peu de renégats malgré les efforts des missionnaires et une école de « Tartares baptisés », instituée par le gouvernement, toujours plus soucieux de ses sujets dans l’autre monde que de leur bien-être dans celui-ci. Il existe aussi quelques écoles de « Tartares baptisés dans l’intérieur de la province de Kazan ; chaque école a son église, où les enfants chantent des prières chrétiennes en tartare. Mais ce n’est qu’à des enfants qui sont pour la plupart des orphelins que l’on