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du gouvernement et une école de « maîtres d’école, » fondée aussi par le gouvernement. Les Tartares de Kazan sont Hanéfites. Le programme des écoles primaires n’est pas compliqué : les enfants apprennent à lire et a écrire, compter et un peu de religion des livres suivants : le Tefsir ou traduction (explication) du Koran ; le Charaït-i-Islâm (règlement pour la foi) ; Charaït-itakharet (règlements de propreté ou ablutions avant la prière) ; et Charaït-i-namaz (règlement pour la prière) ; dans les médressés on enseigne aux grands élèves : la grammaire, la syntaxe, la logique, un peu d’arabe, un peu de persan (autant qu’il en faut pour comprendre les livres scientifiques, les « akaïd » ou dogmes ; le tefsir et les livres juridiques de la secte Hanéfite.

Depuis un an, un des savants mollahs a introduit l’étude de l’histoire universelle et de la géographie. Le mollah fait une espèce de conférence pendant deux heures ; les aînés des élèves inscrivent et enseignent, d’après ces notes, aux élèves plus jeunes ; c’est ainsi qu’ils se préparent à devenir professeurs à leur tour. Pour la plupart, ils étudient en Russie, mais ceux qui en ont les moyens vont terminer leurs études à Constantinople ou au Caire. En Russie, ils apprennent assez d’arabe pour comprendre le Koran ; mais ils sont rarement capables de le parler. Quelques uns connaissent le persan et un peu de turc, mais leur prononciation est toujours défectueuse, et ils mêlent plusieurs langues orientales en parlant. La littérature tartare est pauvre ; récemment ils ont commencé à écrire des romans, des pièces de théâtre ; mais tout cela est plus que naïf. Ils ont des poètes assez insignifiants ; ils traduisent les bons livres arabes ou persans, et écrivent quelques petits manuels de bonne