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Nous savons que les Kazaniens avaient construit sur la route d’Arsk, une bastille entourée d’une palissade qui servait de point d’appui à Yabandjy dans ses attaques contre les détachements russes qui assiégeaient Kazan. Cette bastille se trouvait à quinze verstes de la ville, dans une localité fortifiée naturellement par des collines, des ravins et des forêts, non loin du village qui s’appelle aujourd’hui « La Montagne Haute ». C’est le Prince Gorbaty-Chouïsky qui fut chargé de s’emparer de la bastille ; il y réussit le 6 septembre. Il délivra deux cents prisonniers russes qui s’y trouvaient enfermés et put saisir un riche butin. Encouragé par cette conquête, le Prince pénétra davantage dans l’intérieur du pays d’Arsk en se dirigeant sur la ville de ce nom. Dans le récit qu’il donne de cette expédition, le Prince Kourbsky ne fait que s’enchanter de la beauté des sites et de la richesse de toute la contrée, qui longe la rivière Kazanka. Il y avait de ce côté beaucoup de villas appartenant aux princes et aux nobles de Kazan, « remarquablement belles et dignes d’admiration ». Toute cette contrée fertile abondait en céréales, en miel, en bestiaux et en bêtes à fourrures. Après un séjour d’une dizaine de jours dans l’intérieur du pays, le détachement russe rentra sous les murs de Kazan, chargé d’un riche butin, de provisions et de bestiaux.

Peu de temps après, le temps devint si mauvais que les difficultés du siége augmentèrent ; il soufflait un vent terrible et de fréquentes averses inondaient le camp des Russes. Le Prince Kourbsky assure que les sortiléges des sorciers de Kazan avaient suffi à rendre le ciel si peu clément pour les Russes. La sainte Croix seule, qui se trouvait chez le Tzar Jean, put détruire la puissance des