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tartare Yabandjy commença à inquiéter les assiégeants. D’après le récit du Prince Kourbskv, les Kazaniens qui suivaient tous les mouvements du haut de leur tour, faisaient un signal à Yabandjy chaque fois qu’il devait commencer ses attaques ; après avoir fait son devoir le mieux qu’il pouvait, il se retira dans ses forêts d’Arsk. Du reste le détachement de Yabandjy fut bientôt détruit, et les régiments russes, qui se trouvaient auprès du champ d’Arsk, purent reprendre haleine, n’ayant plus à leurs trousses ce partisan audacieux.

Il survint une circonstance qui empira considérablement la position des assiégés ; transfuge, le Prince Kambï, informa les Russes que les Kazaniens ne possédant point de bonnes sources en ville et ne pouvant aller chercher de l’eau au bord de la Kazanka, allaient puiser l’eau à une source[1] qui coulait du côté nord-ouest de la montagne, sur laquelle était bâtie la forteresse et qu’ils s’y rendaient par un passage souterrain. Les Russes profitèrent de cette nouvelle et commencèrent à creuser la terre depuis le poste occupé par les cosaques auprès de la Tour de Tahîr ; après quoi ils y mirent onze tonneaux de poudre et firent sauter le passage souterrain. Cette explosion produisit une grande brèche dans la muraille de la ville et fit pleuvoir tout à l’entour une nuée de débris, de terre et de pierres ; les Russes pénétraient déjà dans la ville, lorsqu’ils furent de nouveau repoussés par les Kazaniens. Ceux-ci étaient désespérés de cette privation d’eau ; ils se voyaient obligés de prendre l’eau des mauvaises sources de la ville, qui, disait-on, faisait enfler les personnes qui en buvaient.

  1. Cette source existe encore derrière une des tours, qui s’appelle Tainitzky ; elle est vénérée des Tartares.