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comme un animal décapité… Où sont tes festins et les réjouissances ? Où est la grandeur de tes lanciers et de tes princes ? Où sont les chants et les danses de tes épouses et de tes vierges ? Il coulait des rivières de miel et de vin, tandis qu’aujourd’hui il coule des torrents de larmes et de sang… Où trouverai-je l’oiseau au vol rapide qui portera à mon père la nouvelle de ma cruelle destinée ?… »

Après avoir passé la nuit à Svyajsk, la reine continua son voyage et arriva à Moscou le 5 septembre 1551. Plus tard elle épousa en troisième noce l’ex-Khan de Kazan, Schakh-Ali (en 1552) ce qui prouve que sa douleur n’était pas inconsolable.

Depuis le 13 jusqu’au 15 août, les Kazaniens prêtèrent serment à leur nouveau Khan, et le 16, Schah-Ali, accompagné de trois cents princes de la ville, de mirzas et de cosaques, ainsi que de deux cents tirailleurs russes, qui devaient habiter le palais du Khan et constituer sa garde royale, entra à Kazan en triomphe et fut rétabli sur le trône par les boyards Boulgakofl et Khabaroff.


XVIII.

Schakh-Ali-Khan (pour la troisième fois) (1551-1552).


Établi pour la troisième fois sur le trône de Kazan, Schakh-Ali commença son règne en délivrant et en renvoyant à Moscou les prisonniers russes qui s’y trouvaient : c’était une des conditions stipulées par le Tzar ; ces prisonniers approvisionnés de tout ce qu’il fallait