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ou empoisonnés ; lui même fut tenu enfermé dans son palais, dont il lui était défendu de sortir. On ne lui témoignait aucun respect : les seigneurs et les courtisans venaient célébrer leurs orgies au palais, où ils entraient armés et commandaient en maîtres. Le prince Tchoura seul était dévoué au Khan, mais son influence était trop faible pour soutenir le prestige de Schah-Ali.

Sur ces entrefaites les Kazaniens avaient rappelé encore une fois Séfa-Guiray, qui s’était mis en route avec ses soldats de Crimée et de Nogaï et se trouvait déjà sur les rives du Kama. Schah-Ali, voyant qu’il n’avait plus rien à faire qu’à essayer de sauver sa vie, profita d’un des festins de son palais pour s’en échapper secrètement à l’aide du prince Tchoura et s’en fuir en Russie.


XV.

Séfa-Guiray-Khan (pour la troisième fois) (1546-1549).


C’est ainsi que Séfa-Guiray devint pour la troisième fois, Khan de Kazan et inaugura son règne par des mesures de terreur. Le prince Tchoura et d’autres seigneurs qui avaient été dévoués à Schah-Ali, furent mis à mort ; plus de 70 princes et mirzàs se virent obligés de chercher un refuge à Moscou. Le Khan accabla les Kazaniens de son mépris et s’entoura exclusivement de gens de Crimée et de Nogaï qui faisaient régner la terreur dans la ville. Pendant ce règne de Séfa-Guiray il n’y eut pas de conflit sérieux entre Kazan et Moscou, si ce n’est une expédition russo-tchérémisse en hiver de