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Belsky, voulut le châtier comme il convenait et le traître ne dut la vie qu’aux istances du Métropolitain.

Si l’expédition de 1524 resta sans résultat pour les Russes, le Grand-Duc eut recours à un autre moyen pour punir les Kazaniens, en les frappant dans leur commerce : il défendit aux marchands russes d’aller à la foire de juin, époque à laquelle la ville était le centre de tout le commerce de l’Europe avec l’Asie, et leur indiqua une autre place pour y organiser une foire, sur la rive gauche du Volga, non loin de Nijny-Novgorod ; c’est là qu’on fonda plus tard le ville de Macariew ; cet évènement créa la célèbre foire de Macariew, qui succéda à celle de Kazan et précéda celle de Nijny-Novgorod qui existe depuis l’an 1817.

Après 1524 une sorte de trêve entre Kazan et Moscou dura pendant cinq ans ; les Kazaniens ne cessaient pas dans cet intervalle de prier le Grand-Duc de légitimer le règne de Séfa-Guiray. En 1529 l’ambassadeur Piliémoff fut envoyé à Kazan pour faire prêter un serment de fidélité (signé par le Khan, les seigneurs et le peuple) envers le Grand-Duc Vassily. Mais les choses prirent bientôt une autre tournure. On apprit à Moscou que Séfa-Guiray avait trahi la confiance du Grand-Duc en poussant le peuple à la révolte contre la souveraineté de celui-ci, s’étant même permis d’insulter à l’honneur de l’ambassadeur. La reprise des hostilités était donc inévitable.

Encore une fois une puissante armée russe et une flottille assez nombreuse se rendirent sous les murs de Kazan, sous le commandement du même prince Jean Belsky qui avait si mal agi en 1524. C’était de la part du Grand-Duc le comble de l’inhabileté que