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la guerre, un amour qui va jusqu’au sacrifice de ce qu’on a de plus cher, la vie ? Et pourquoi nul effort pour cette même collectivité dans la paix ?

Parce que la patrie est envahie, dira-t-on ? Mais un homme n’est pas un bon fils uniquement quand sa mère est attaquée. Il l’est sans cesse.

— À cause de ma situation au ministère des Postes et de ma tendance à parler selon ma pensée, on m’appelle « La franchise Postale ».

— « On était si heureux. » Que de fois j’entends cete phrase, évoquant la paix du passé.

— Le 27. Depuis le début de la guerre, on a su une seule fois à temps, aux Affaires étrangères, où couchait le kaiser. Les aviateurs n’en ont été prévenus que le lendemain.

— La censure examine les premiers fascicules d’une Histoire de la Guerre, par Hanotaux, ex-ministre des Affaires étrangères, académicien. Dès le début, il éreinte le régime, les ministres de la Guerre républicains, André, Picard, Brun, et il exalte le réveil de 1912 avec Millerand. On lui fait observer que c’est inconvenant pendant la guerre. Il s’excuse : il n’a pas revu ce fascicule, préparé par un secrétaire.

Georges Ohnet, qui eut du succès il y a 30 ans avec son roman le Maître de Forges — encore un que la guerre a ressuscité — s’attire des observations analogues pour ses Mémoires d’un Bourgeois de Paris.

— Victor Margueritte m’affirme qu’une note de la Guerre disait que les projectiles tirés sur avions retombaient mollement. On sait qu’ils tombent à la vitesse qu’ils avaient à la sortie de l’arme.

Mme R… et sa sœur vont voir leur cousin, le sculpteur Landousky, mobilisé à Langres. Là,