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tage. D’ailleurs, récemment, devant une commission parlementaire, Galliéni, ministre de la Guerre, a déclaré qu’il n’avait pas d’ordres à donner à Joffre.

J’oubliais ceux qui voient là un bon tour joué par Galliéni à Joffre, en lui mettant sur les bras l’affaire d’Orient, plutôt critique. Ceux-là disent : « C’est la boulette empoisonnée. »

— Le 4. J’insiste sur ma stupeur, mon sentiment de marcher la tête en bas, quand je vois considérer la paix comme « le plus grand des maux ». J’ajoute encore une des raisons que j’entends donner de cette hostilité : « Ce ne serait pas la peine d’avoir fait tant de sacrifices. » Ainsi raisonnait Gribouille : nous avons eu tant de morts qu’il faut les doubler !

— Loti, à l’État-Major Castelnau, écrit à des amis une lettre où il appelle « l’obus libérateur » qui le fera évader de cette tragédie. À côté de cela, il n’échappe pas au besoin commun d’héroïsation, il décrit et redécrit le bois où les shrapnells pleuvent autour de lui, les Allemands le repérant, le ratant, etc.

— Le sergent D… dit que, dans les tranchées, pour narguer les fanfaronnades de journaux, en réaction contre elles, une voix crie : « On les aura ! » et toutes les autres de répondre : « Les pieds gelés ! » ou bien : « Les poux ! »

— Quand les réfugiés belges passèrent, en août 1914, aux environs de Sens, les habitants leur vendaient le verre d’eau deux sous. Admirable élan, etc…

— Des gens craignent que les soldats ne rapportent des tranchées des habitudes de violence. Dame !… On cite ce trait. Un propriétaire infirme, réformé, voit un permissionnaire chasser dans un champ voisin de son domaine. Il le lui reproche, se cite en