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cines, et, qui pis est, l’absence de toute méthode, et la violation flagrante du programme qu’Ido avait tracé dans la brochure citée plus haut.

Des mots de catégorie commune que nous appellerons parallèles parce qu’ils ont dans toutes langues auxquelles ils sont empruntés une origine, une forme et un emploi en quelque sorte parallèles, cessent de l’être sans cause plausible. Pourquoi la forme diplomaco (et non diplomatio) à côté de demokratio ? pourquoi skrib-ar (et non skript-ar) à côté de lekt-ar — et quantité d’inconséquences du même genre ? Dans plusieurs cas, on l’a fait dans l’intention visible d’éviter les confusions : mais cette crainte elle-même n’était pas toujours justifiée.

Mais le défaut le plus grave est dans la forme orthographique qu’Ido a donné à ses mots.

Dans les Vrais Principes de la L. I. Ido écrit en caractères gras : « Le graphisme d’abord, le phonétisme après ! » Et il avait raison, pour deux motifs : 1o parce que 90 fois sur 100 la langue internationale sera écrite, et non parlée ; 2o parce que rejetant, pour des raisons d’ordre pratique, les lettres accentuées qui permettaient de concilier le graphisme avec le phonétisme, il était forcé d’opter pour l’un ou pour l’autre : il opte pour le premier, et par une inconséquence flagrante, il le met au second rang : c’est ainsi qu’il dénature tous les mots en kc ou en sc ; et écrit aceptar pour akceptar, suceso pour sukceso, instinto pour instinkto, ceno pour sceno, cienco pour scienco, etc… Par un scrupule de l’accentuation poussé au-delà des justes limites, il enlaidit toute la catégorie des mots en io, et écrit familyo, filyo, historyo, Eklezyo, religyo, radyo, etc… au lieu de conserver le graphisme international familio, historio, religio, radio etc…