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Ne dirait-on pas un de ces anges des légendes qui, dans les premiers âges de la Foi, apparaissaient quelquefois pour dire aux déshérités de ce monde qu’il y a là-Haut une autre patrie qui les attend ; cette patrie dont nous aperceyons si faiblement, dans les beaux rêves que la Providence nous envoie, les inénarrables splendeurs, les jouissances ineffables !

Où va-t-elle, si matin, cette belle apparition, à travers les prés fleuris, si légère dans sa marche, qu’on dirait qu’elle vole sur les bouquets de roses dont elle paraît craindre de briser lu parure, de ternir la fraîcheur.

Qn’emporte-t-elle si précieusement dans cette petite corbeille, couverte d’un linge d’une blancheur immaculée ?

Où voulez-vous quelle aille, à cette heure, sinon à l’église, vers Celui qui veille toujours pour écouter la prière, des hommes qu’il a faits et ne cesse jamais d’aimer.

Suivons-la.

Le temple est désert. Seul le prêtre est dans le sanctuaire, priant au pied de l’au-