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terres occupées par des assolements (6.961.000 hectares en 1885, 6.542.000 en 1895 et 5.987.400 en 1904-1908), nous voyons que dans ces vingt années près d'un million d'hectares ont été perdus pour la culture, sans compensation d'aucune sorte. Ils sont allés grossir cette surface déjà considérable — elle dépasse 7.000.000 hectares, plus de la moitié de la surface cultivable — qui figure sous la rubrique de « pâturages permanents » et qui suffit à peine à nourrir une vache par hectare !

Ai-je besoin d'ajouter, après cela, que, contrairement à ce qu'on nous dit des agriculteurs anglais, qui renonceraient à la culture des céréales pour l'élevage, — durant ces vingt années, 1885-1905, il ne s'est produit aucune augmentation du nombre des têtes de bétail. Où, d'ailleurs, ces bestiaux auraient-ils pu trouver leur nourriture ? Loin de consacrer à l'élevage les terres enlevées aux céréales, le pays voit le nombre de ses bestiaux rester stationnaire. Il avait 6.597.964 bêtes à cornes en 1885, 6.354.336 seulement en 1895 et 6.921.000 en 1904-1908 ; 26.534.600 moutons en 1885, 25.792.200 en 1895 et de 25.207.000 à 27.040.000 en 1904-1908. Il est vrai que le nombre des chevaux a augmenté : tous les bouchers et tous les fruitiers vont maintenant à cheval prendre les ordres de leur clientèle bourgeoise. (En Suisse et en Suède, soit dit en passant, ils se servent du téléphone). En con-