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gion quelconque, de l’industrie cotonnière ou, en général, de n’importe quelle industrie textile, a pour conséquence inévitable le développement d’une série d’autres industries. Celles des produits chimiques, des constructions mécaniques, de la métallurgie, des mines, etc., reçoivent immédiatement une impulsion qui a sa cause dans un nouveau besoin. Toutes les industries du pays, ainsi que l’éducation technique en général, sont forcées de s’améliorer, afin de satisfaire ce besoin, aussitôt qu’il est senti.


Ce qui est arrivé pour le coton se reproduit en ce moment dans le domaine d’autres industries. La Grande-Bretagne et la Belgique n’ont plus le monopole de l’industrie lainière. D’immenses manufactures de Verviers sont devenues silencieuses ; les tisseurs belges sont tombés dans la misère, tandis que l’Allemagne augmentait chaque année, sa production de lainages et en exportait vers 1890 neuf fois plus que la Belgique ; l’Autriche fabrique ses laines et en exporte ; Riga, Lodz et Moscou pourvoient la Russie de belles étoffes de laine, et le développement de l’industrie lainière dans chacun de ces pays fait naître des centaines d’industries connexes.

Pendant fort longtemps la France a eu le monopole des soieries. Les vers à soie étant élevés dans la vallée du Rhône, il était tout naturel que Lyon devînt un centre pour la manufacture des