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de 3.559.162.000 fr. ; et la proportion semble encore pire si nous considérons le coton seulement. Ainsi, en 1877 on exportait 1.772.000.000 de mètres de tissus de coton qui étaient évalués à 1.253 millions de fr., tandis que trente-cinq ans plus tard, il fallut exporter 2.400.000.000 de mètres de tissus pour atteindre une valeur de 745 millions. Et nous ne devons pas oublier que, en valeur, la moitié des exportations britanniques et irlandaises est constituée par les textiles[1].

Nous voyons donc que, tandis que la valeur totale des exportations du Royaume-Uni reste, à peu de chose près, stationnaire par rapport au nombre d’habitants depuis une trentaine d’années, les hauts prix qu’on aurait pu obtenir pour ces exportations il y a trente ans, et les gros bénéfices qui en seraient résultés, appartiennent à un passé qui ne reviendra plus. Et il serait inutile d’accumuler les chiffres et de multiplier les calculs pour essayer de persuader les industriels anglais qu’il n’en est pas ainsi. Ils savent parfaitement que le marché national s’encombre de plus en plus, que les meilleurs marchés étrangers leur échappent, et que sur les marchés neu-

  1. Il n’y a que les filés de coton qui maintiennent leur prix, et ceci — parce qu’aujourd’hui on exporte surtout les numéros les plus fins. Ainsi en 1877 l’Angleterre exportait 170.500.000 livres de filés ; valeur, 224.291.000 fr. En 1902, on n’exportait plus que 128.272.000 livres ; valeur, 143.310.000 fr. Mais les gros bénéfices de 1873-80 ont disparu.