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européen, notre mode de production industrielle, — et les premiers pas dans cette voie ont déjà été faits, — ils le feront avec plus de succès et naturellement sur une plus grande échelle que les Japonais eux-mêmes.

Mais que dire des États-Unis, qu’on ne saurait accuser d’employer de la main-d’œuvre à vil prix, ou d’envoyer de la « camelote » à l’Europe ? Leur grande industrie date d’hier, et cependant les États-Unis vendent déjà à la vieille Europe des quantités de plus en plus grandes de machines. En 1890 ils ont même commencé à exporter du fer, grâce aux admirables procédés nouveaux qu’ils emploient dans cette industrie et qui leur permettent de l’obtenir à un prix extrêmement bas. En vingt ans (1870-90), le nombre des personnes employées dans les établissements industriels américains avait plus que doublé, en même temps que la production triplait, et un progrès analogue se maintenait pendant les quinze années suivantes[1]. L’industrie cotonnière, pourvue d’un excellent outillage fabriqué dans le pays même, se développe rapidement[2], si bien que la

  1. Ouvriers employés dans l’industrie : 2.054.000 en 1870 ; ouvriers et autres salariés, 4.712.600 en 1890 ; 6.723.900 en 1905. Valeur de la production : 17.606.000.000 fr. en 1870 ; 47.736.000.000 en 1890 ; et 87.706.000.000 fr. en 1905. Production annuelle moyenne par ouvrier : 8570 fr. en 1870 : 10.343 fr. en 1890 ; et 13.050 fr. en 1905.
  2. Textile Recorder.