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filatures d’Orizaba et que « les indiennes valent, si elles ne les surpassent pas, les articles importés »[1]. En 1903-1904, 27.700 ouvriers faisaient déjà marcher, dans 145 filatures, 640.000 broches et 20.000 métiers[2].


Mais c’est l’Inde qui a donné le démenti le plus net à la théorie de l’exportation. De tout temps on la considéra comme la cliente la plus sûre de l’Angleterre pour les cotonnades, et, en effet, elle le fut jusqu’à ces derniers temps : du total des cotonnades exportées par la Grande-Bretagne elle achetait plus d’un quart, tout près d’un tiers (de 425 à 550 millions de francs, sur un total de 1.875 millions, pendant les années 1880-1890). Mais les choses ont commencé à prendre dès lors une nouvelle tournure, et ce chiffre n’était plus que de 542 à 642 millions sur 2.761 millions en 1904-1907. C’est que les manufactures de coton indien qui, pour des causes mal connues, eurent des débuts si difficiles, ont pris soudainement racine.

En 1860, elles ne consommaient guère que 11 millions de kilogrammes de coton brut, mais

  1. The Economist, 12 mai 1894, p. 9 : « Il y a quelques années les filatures d’Orizaba n’employaient que du coton brut importé ; mais aujourd’hui elles travaillent autant que possible du coton poussé et filé dans le pays ».
  2. Annuario estadistico, 1906. Ils consommaient 288.400 quintaux de coton brut et produisaient 12.406.500 pièces de cotonnades et 16.900 quintaux de filés.