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les produits manufacturés étaient évalués à un peu moins de 150 millions de francs — le reste étant constitué par des objets alimentaires, des matières premières ou demi-ouvrées (métaux, filés, etc.).

En fait, les importations d’articles fabriqués en Angleterre même ont passé en dix ans de 220 millions à 125 millions de francs, de sorte que la valeur de ces produits n’est plus figurée en 1906 que par les chiffres insignifiants qui suivent : machines, 33 millions ; cotonnades et filés de coton, 9 millions ; lainages et filés de laine, 12 millions ; produits chimiques, 5 millions. Mais la dépréciation des importations d’origine anglaise est encore plus frappante. C’est ainsi qu’en 1876 la Russie importait 400.000 tonnes de métaux anglais et les payait 150 millions, tandis qu’en 1884 la même quantité en était bien importée, mais leur valeur n’était plus que de 85 millions. Et la même dépréciation a continué de se produire pour toutes les marchandises importées, quoique pas toujours dans la même proportion.

Ce serait une grossière erreur de croire que la diminution des importations étrangères soit principalement due à des droits protecteurs élevés. Une explication plus juste se trouve en effet dans le développement de l’industrie nationale. Les droits protecteurs, associés à d’autres causes, ont sans doute contribué à attirer les industriels allemands et anglais en Pologne et en Russie.