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L. — Blé repiqué.

Il ne sera peut-être pas inutile de dire quelques mots de cette méthode qui réclame l’attention des stations agronomiques expérimentales.

Au Japon, on traite toujours le riz de cette façon, c’est-à-dire comme nos jardiniers traitent les laitues et les choux : on le laisse d’abord germer, puis il est semé dans certains endroits bien chauds, bien irrigués et protégés contre les oiseaux par des cordes tendues au-dessus du sol. De trente-cinq à cinquante-cinq jours plus tard, les jeunes plants, alors complètement développés et bien pourvus de radicelles, sont repiqués en pleine terre. De cette façon les Japonais obtiennent de 20 à 30 hectolitres de riz mondé à l’hectare dans les provinces pauvres, 35 hectolitres dans les terres assez bonnes, et de 53 à 60 hectolitres dans les sols les meilleurs. La moyenne dans six États des États-Unis où l’on cultive le riz ne s’élevait à la même époque qu’à 8 hectolitres et demi[1].

En Chine, le repiquage est également d’un usage général, et c’est pourquoi M. Eugène Si-

  1. Docteur M. Fesca, Beiträge zur Kenntnis der Japanesischen Landwirtschaft, 2e partie, p. 33 (Berlin 1893). L’économie de semence est également considérable. Tandis qu’en Italie on sème 250 kil. à l’hectare, et 160 kil. dans la Caroline du Sud, les Japonais n’emploient que 60 kil. pour la même surface. (Semler, Tropische Agricultur, Bd. III, pp. 20-28).