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trer l’accroissement de la production dans ce pays. Cependant il ne semble pas qu’on ait clairement compris que cette production toujours croissante aura pour résultat inévitable de restreindre la demande faite aux filatures du Lancashire ; et il est fort possible que d’ici peu l’Hindoustan ne soit pas pour nous un meilleur client que ne le sont actuellement les États-Unis.

« Autrefois, on trouvait les cotonnades de Manchester dans les villages les plus retirés des bords du Gange et du Brahmapoutra et jusque dans les lointains bazars d’Assam, de Sylhet et de Kachar. Mais aujourd’hui, ajoutait le Recorder, un changement se produit. Les cotonnades hindoues font leur apparition sur ces marchés et en chassent les produits de Manchester.

« Les personnes non prévenues qui connaissent bien les ressources de l’Inde et qui ont observé le développement de l’industrie du coton au cours des dix dernières années, n’hésitent pas à dire que d’ici peu la production locale des articles de toutes les catégories ordinaires suffira pour répondre à la demande de l’Inde, sans qu’on ait besoin de recourir aux articles du Lancashire ».

Il est presque superflu d’ajouter à quel prix les industriels hindous obtiennent des cotonnades à bon marché. Le rapport de la Commission industrielle de Bombay, qui fut présenté au Parlement anglais en août 1888, contenait des faits témoignant d’une cruauté si horrible et d’une