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belles qualités qu’on puisse obtenir en Russie, sont cardées et filées dans le pays même ; on n’exporte plus que pour 12 à 15.000.000 fr. de laine brute.

L’époque où la Russie était connue comme un pays exportateur de laine brute appartient irrémédiablement au passé[1].

En ce qui concerne les industries mécaniques, aucune comparaison ne saurait être faite entre leur situation actuelle et celle de 1861 ou même de 1870, puisque toute cette industrie s’est développée au cours des trente-cinq dernières années. Dans un rapport soigneusement étudié, le Professeur Kirpitcheff déclarait qu’on peut juger des progrès réalisés par la perfection atteinte en Russie dans la construction des locomotives les plus parfaites et dans la fabrication des tuyaux de conduite d’eau qui supportent fort bien la comparaison avec ceux que l’on fabrique à Glasgow. Grâce aux ingénieurs anglais et français en premier lieu, et ensuite aux progrès techniques accomplis dans le pays même, la Russie n’a plus besoin d’importer aucune pièce de son matériel de chemins de fer. Quant aux machines agricoles, nous savons par les rapports de plusieurs consuls britanniques que les charrues et les moissonneuses russes concurrencent victorieusement

  1. La production annuelle des 1085 filatures de laine de Russie et de Pologne était évaluée en 1894 à 300 millions de francs.