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nomiques ? Conduisent-ils réellement à une économie de dépenses des forces humaines ? Ne sont-ils pas plutôt de désastreuses survivances d'un passé plongé dans les ténèbres, l'ignorance et l'oppression, et qui ne tenait jamais compte de la valeur économique et sociale de l'être humain ?

Dans le domaine de l'agriculture on peut considérer comme démontré que si une faible partie du temps actuellement consacré dans chaque nation ou dans chaque région à la culture était réservée à des améliorations permanentes du sol, bien calculées et exécutées socialement, la durée du travail qu'il faudrait ensuite dépenser pour faire pousser le blé nécessaire à la nourriture annuelle d'une famille moyenne de cinq personnes, n'atteindrait pas une quinzaine de jours par an. Et l'on peut tenir pour certain que le travail requis pour cet objet ne serait pas le pénible labeur de l'esclave antique ; au contraire, ce serait un travail proportionné aux forces physiques de toute femme et de tout homme bien portants.

Il a été prouvé d'autre part que si l'on profite des méthodes de la culture maraîchère, en cultivant les plantes en partie sous verre, on peut produire les légumes et les fruits en quantités telles qu'on pourrait aisément se procurer une abondante nourriture végétale et des fruits en abondance. Et il suffirait de consacrer à cette culture les heures de loisir que chacun emploie