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que. En France, les syndicats ne furent permis qu'en 1884. Maintenir le paysan au niveau le plus bas possible, au moyen de l'impôt, du servage et d'autres mesures semblables, telle a été et telle est encore la politique de la plupart des États continentaux. Il n'y a guère qu'un quart de siècle qu'on a donné quelque extension en Allemagne aux droits d'association, et aujourd'hui encore une simple coopérative de production est bientôt signalée comme « association politique » et soumise comme telle aux mesures restrictives d'usage, telles que l'exclusion des femmes[1]. Un exemple frappant de cette politique à l'égard d'une association rurale est fourni par le professeur Issaïeff qui mentionne aussi les mesures sévères prises par les acheteurs en gros dans le commerce des jouets pour empêcher les ouvriers d'entrer en relations directes avec des acheteurs étrangers.

Quand on examine avec quelque attention la vie des petites industries et leurs luttes pour l'existence, on voit que lorsqu'elles périssent, ce n'est pas par la concurrence de la grande industrie, qui « peut réaliser une économie en employant un moteur de cent chevaux au lieu de cent petits moteurs. » On ne manque jamais de

  1. Voir les discussions au Reichstag en janvier 1909 sur les syndicats polonais et l'application qui leur est faite du paragraphe de la loi sur les associations, relatif aux langues (Sprachenparagraph). — Note du traducteur.