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tant d'aucune nécessité, car la cause en fut la satisfaction des intérêts temporaires d'une faible minorité et non point des intérêts de la nation[1].

D'autre part, tout le monde sait combien on a souvent recours au travail des enfants et des jeunes filles, même dans les usines les plus prospères, et même en Angleterre, pays qui tient la tête des nations au point de vue du développement industriel. Quelques chiffres relatifs à ce sujet ont été donnés dans le chapitre précédent. Et ce fait n'est pas un de ces accidents qu'il serait facile de faire disparaître, comme essaie de le présenter Maurice Block, grand admirateur, cela va sans dire, de la grande industrie[2]. Les bas salaires payés aux enfants et aux jeunes gens sont un des éléments nécessaires du bon marché des produits de la grande industrie pour tous les textiles, et, par conséquent, une des conditions de la concurrence que fait la fabrique à la petite industrie.

En parlant de la France, j'ai déjà signalé quelques effets des industries « concentrées » sur la vie rurale ; et dans l'ouvrage de Thun, ainsi que dans beaucoup d'autres études allemandes, on trouvera constatés par un grand nombre d'exemples effroyables les effets de l'accumulation des jeunes filles dans les fabriques. Idéaliser

  1. The Economic Interpretation of History.
  2. Les Progrès de la Science économique depuis Adam Smith, Paris, 1890, tome I, pp. 460-461.