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venir une nouvelle source vive de progrès sous un régime de production mieux compris ? Toute cette indépendance, tout cet esprit inventif du travailleur sont-ils condamnés à être écrasés sous le niveau de la grande industrie ? Et si tel était leur sort, une semblable transformation serait-elle un progrès, comme sont tout prêts à le soutenir tant d'économistes, qui n'ont jamais eu d'intérêt que pour les chiffres et dans aucun cas pour des êtres humains ?

Quoi qu'il en soit, il est tout à fait certain que même si l'absorption des petites industries françaises par la grande industrie était possible — ce qui semble extrêmement peu probable — cette absorption demanderait pour s'accomplir un temps extrêmement long. La petite industrie parisienne lutte avec acharnement pour se maintenir, et elle prouve sa vitalité par les innombrables machines-outils continuellement inventées par les ouvriers pour améliorer, leur production et en abaisser le prix de revient.

Le nombre des moteurs qui figuraient aux dernières expositions dans la Galerie du Travail mettait en relief cette vérité, que pour la petite industrie un des problèmes les plus importants à cette époque était de trouver un moteur à bon marché. Pour répondre à ces desiderata on avait exposé en 1889 des moteurs ne pesant que vingt kilogrammes, y compris le générateur. De petites machines de deux chevaux, fabriquées par