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À Cours, 1.600 ouvriers travaillent à faire des couvertures, surtout du genre le plus commun, de celles même qui sont vendues 2 fr. 50 et même vingt sous la pièce pour être exportées au Brésil. Tous les chiffons possibles et imaginables, tous les déchets des diverses fabriques de tissus (jute, coton, lin, chanvre, laine et soie) sont utilisés dans cette industrie, où, naturellement, la victoire est restée tout entière à l'usine.

Mais même à Roanne, — où la fabrication des cotonnades a atteint un haut degré de développement, et où fonctionnent 9.000 métiers mécaniques produisant annuellement plus de 30 millions de mètres, — même à Roanne on constate avec étonnement que les industries domestiques ne sont pas mortes, puisque leur production annuelle dépasse le chiffre respectable de 10 millions de mètres.

En même temps, l'industrie des tricots fantaisie a pris dans les environs de cette ville importante un développement rapide au cours du dernier demi-siècle. Deux mille femmes seulement y travaillaient en 1864 : leur nombre est estimé aujourd'hui à 20.000 ; et, sans abandonner leurs occupations rurales, elles trouvent le temps de tricoter à l'aide de petites machines toutes sortes d'articles de fantaisie en laine, dont la valeur est estimée à 9 millions par an[1].

  1. Ardouin-Dumazet, volume VIII, p. 266.