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cordaient alors pour établir que là où l'agriculture trouvait une aide dans l'industrie, les populations agricoles jouissaient d'un bien-être relatif.

Aujourd'hui l'industrie a subi une transformation radicale, mais il n'y a pas moins de 60.000 personnes, représentant une population de 250.000 âmes environ, qui travaillent encore pour Tarare dans les régions montagneuses, tissant toutes sortes de mousselines, destinées à toutes les parties du monde. On estime qu'elles gagnent de cette façon jusqu'à 12 millions de francs par an.

Amplepuis, devenu un centre pour les fabriques de soieries et de couvertures, reste aussi un des centres locaux pour ces mousselines, alors que, tout à côté, Thizy est un centre pour les doublures, les flanelles, les « serges péruviennes », les « oxfords » et d'autres étoffes laine et coton, tissées aussi dans les montagnes par les paysans. Il n'y a pas moins de 3.000 métiers à main répartis entre vingt-deux villages, et chaque année les tisserands ruraux de cette région produisent à eux seuls environ 15 millions de francs d'étoffes de différents genres. D'autre part, 15.000 métiers mécaniques travaillent, tant à Thizy que dans la ville de Roanne, et tissent toute espèce de cotonnades (doublures, flanellettes, toile à tabliers) ; en outre, les fabriques de ces deux localités tissent par millions de mètres des couvertures de soie.